mercredi 28 novembre 2012

Winter closet

Photo garancedore.com
Puisque l'édition 2013 du presque culte documentaire "Habillé(e)s pour l'été" est diffusée ce soir sur Canal +, pourquoi pas se faire un "habillé pour l'hiver" maison.

Au moment où le froid est en passe de prendre d'assaut les rues parisiennes, toutes les excuses sont bonnes pour s'équiper.
Comprendre : profiter de la seule vraie joie de l'hiver. La multiplication par trois des couches empilées sur nos épaules chaque matin. Soit un passe droit pour une multiplication par le même nombre de nos virées shopping.

Donc au programme de l'équipement 2012/2013 :

- le manteau.
On le traque comme le saint grâal depuis le mois de juillet. 

On aurait bien attendu sagement octobre et la tombée de l'automne, mais il est devenu plus facile de trouver un caban le 15 juillet qu'une mini en jean. Y a plus de saisons mes amis. 

Pour éviter qu'on le bannisse à vie de notre armoire, faute de l'avoir (sup)porté tout l'hiver, le meilleur remède c'est d'en avoir deux.
Celui un peu habillé, taillé dans une jolie matière (laine idéalement) et dans des proportions parfaites. Notre garde-fou en somme.
Et une parka. Aaaaah la parka…. Elle nous attire autant qu'elle effraie les hommes, qui préféreraient se la garder pour eux. J'adore son côté sportswear, un peu rugueux et masculin, justement. Tout en volume pour donner de la puissance au combo slim/escarpins.

- les chaussures.
Je ne sais pas s'il y a une saison pour les talons mais entre le déchainement estival sur les tropéziennes et l'envie de confort qui grandit aussi vite que chute le thermomètre, je vous le dit, les Loubout' et compagnie ont intérêt à assurer autant à plat qu'en talons de 12.
Ma chaussure idéale de novembre à mars ressemblerait très fortement aux bottines Cheyenne.


Bottines Cheyenne par La Botte Gardiane
Déjà ça nous change des bottines motardes et des bi-matières Mellow Yellow (ça nous évitera aussi d'être le 10ème clone de l'openspace).
Puis, elles sont fines et élégantes, s'arrangent aussi bien d'un jean que d'une jupe, et je ne parle pas même pas de la délicatesse de leur bride en cuir. 

On ne voudrait pas non plus se la jouer trop ministre du redressement productif mais c'est du total made in France.

- le bonnet.
C'est peut être l'accessoire le plus démocratique de la mode, mais, une chose est sure nous ne sommes pas tous égaux devant le port du bonnet.
Le pire restant de ressembler à une égérie pour marque de préservatif. Ne riez pas, personne n'est à l’abri. Un bonnet trop petit, une tête trop allongée ou autres désagréments et c'est toute une crédibilité qui s'envole.
Mais lorsqu'on masterise l'art du bonnet - quand on a l'impression que la fille s'est réveillée le matin avec la chose déjà parfaitement positionnée - on peut rendre désirable n'importe quelle tenue.




Et parsemer de la joie dans l'hiver grâce à un si petit bout tissu ? Chapeau bonnet bas !

mardi 20 novembre 2012

Claire comme Bérangère

Lookbook Bérangère Claire
Ca fait plaisir de voir des marques qui quittent un peu les sentiers battus de la communication hyper mercantile sur les réseaux sociaux.

C’est ce que je me suis dit quand je suis tombée sur le journal de la créatrice Bérangère Claire.

Il faut reconnaître que j’avais déjà totalement adhéré à la simplicité de son univers, aux allures légèrement rétro de ses blouses et à la douceur parfaitement automnale qui se dégage de son lookbook. Et plus que tout a son logo qui sent bon le preppy à la française.

Lookbook Bérangère Claire

Mais parmi la horde de marques qui pin à tout va chaque nouvelles pièces de leur collection, qui tweet dès que leur styliste avale une pomme (ceci dit ca ne fait qu’un tweet par semaine, de quoi on se plaint !) et qui inonde Facebook de jeux concours - auxquels on a cessé de participer depuis notre 5ème échec face une paire de Louboutin hautement désirable - c’est la fraicheur de son journal de bord m’a séduite.

Alors, oui, la marque est évoquée presque à chaque post mais on sent une vraie sincérité de la part de la créatrice de partager et d’échanger autour de son métier.
On suit ainsi le processus de fabrication de ses collections, on fait connaissance avec ceux qui incarnent la marque dans la vie de tous les jours et avec plein d’autres boutiques qu’on a aussitôt envie d’aller dévaliser.

Je sais, je sais…  je pourrais même dévaliser le placard de d’Anna Dello Rosso, tellement je suis un cas perdu, abandonnée aux forces de la mode.

Est-ce que ce ne serait pas justement ça, sa force à Bérangère ? Savoir parler des autres, pour mieux parler d’elle.
Avoir compris que le business de la mode n’étant pas un échiquier d’ennemis à faire tomber mais une belle brochette de partenaires ?

Hein, dites, ce ne serait pas ca ?

Bon je vous laisse méditer, j’ai des courses à faire. Une blouse en coton par exemple.
Par exemple.

mardi 13 novembre 2012

Copy or not copy


Ok, c’est facile de se faire le justicier des designers quand on se rue chaque semaine sur des sweats Zara aux motifs inquiétants très très Balenciaga-inspirés.

Mais, c’est une chose de puiser ouvertement son inspiration chez les plus grands - il suffit de voir la profusion de sweats à tête d’animaux (Hello Kenzo), de pantalons en brocarts (Ciao Prada), de tops tout en transparence et broderies (So Valentino) - , de se marrer à observer comment l’idée initiale à été exploitée, détournée pour en faire une pièce avec une personnalité propre (Oui les fringues ont un caractère. Oui. C’est même pour ça que les marques leur donne des noms de personne. Oui.), de se faire plaisir en ayant l’impression de s’approprier un petit bout d’une image de défilé qu’on a adoré.

Ça en est une autre de copier littéralement une pièce. Et une pièce reconnaissable entre mille n’en parlons pas.

C’est exactement ce que je me suis dit quand, alors que je déployais toute mon énergie pour être efficace au boulot faisais semblant de travailler, ma souris s’est arrêtée sur l’impeccable présentation powerpoint que je paufinais le site de la très parisienne boutique Biscote.

Ou l’on pouvait trouver dans la collection hiver cette jolie chemise brodée esprit western. 

Chemise Jolly - Biscote

 Et là je me suis sentie plus révoltée qu’un syndicaliste, prête à aller brandir des banderoles devant les boutiques de la reine Isabel, à distribuer des tracts dans les corners du printemps et à ne plus jamais acheter une inspiration chez Zara. Euh...en fait l’histoire de Zara ? Non. Je retire.

Chemise Laury - Isabel Marant
Et puis j’ai réfléchi (avec une ardeur bien plus exaltée que sur mon slideshow pro) : est-ce que cela servait vraiment la marque qui copiait ? 
Est-ce qu’on a envie de porter une copie si évidente (bon qui coûte quasi six fois moins cher quand même), où à chaque fois que quelqu’un nous regardera il pensera COPIE en lettre capitale ?

Personnellement, je préfère éviter ce genre de pièces et de manière générale ce genre de marque qui ne respectent pas le minimum de l’éthique entre pro. 
Et si vraiment on craque sur l'ambiance farwest, on trouve de très belles pièces qui ont su conserver un peu d’originalité. Chez Levi’s Made & Crafted par exemple. Une déclinaison de la mythique Levi's dont on reparlera très vite.

Chemise Levi's Made & Crafted

dimanche 11 novembre 2012

Bordeaux lovers

Le bordeaux par @garancedore

Les amis croyez-moi cet hiver sera bordeaux ou ne sera point.
Pas plus tard que ce week-end, toutes les filles de la soirée avaient leur touche de bordeaux, du top au collant en passant par les bottines.
Et ça faisaient bien rigoler les garçons :  Vous avez eu un prix sur le bordeaux ? Vous l'avez lu dans Grazia ? Qui vous a fait croire que c'était sexy cette couleur ?

Pour l'originalité on repassera. On avait beau se dire que chacune l'avait réinterprété à sa façon, on rigolait jaune de s'être fait passer aussi facilement à la moulinette mode.
On ressemblait justement à ces fameuses pages styles des magazines et leurs sélections thématiques de pièces de saison.

J'en étais donc là, à pester contre la presse mode qui nous faisait perdre tout sens critique, au point de se retrouver parfois avec des choses innommables dans son placard - Des charentaises en velours bordeaux, par exemple. Oups, non, pardon. Des slippers - quand le dieu de la mode m'a fait non non en secouant son long index verni pour m'indiquer que je me fourvoyais sur la voie de la sagesse stylistique.

Evidemment ! Les magazines ne font que répertorier ce qui est déjà proposé en magasin - ou qui le sera très bientôt - ils nous mâchent tous le travail.
Ca je l'ai photographié dans mon magazine. Beau. Toi. consommateur. acheter. Toi. Marque. revoir ton foutu merchandising et me le mettre dans ta vitrine.


Je complèterai bien ma collection avec ce bonnet Cos

Alors attention voici la révélation qui va bouleverser l'histoire de la mode :
Si cette saison, dans les bureaux de presse on a pu se faire des moodboards de bordeaux jusqu'à l'overdose, c'est bien qu'il existait déjà dans les collections des créateurs. Qu'il y avait de la matière.

Ce qui m'amène à ma deuxième grande interrogation sur les mystères de la fringue : comment nos amis stylistes font pour y penser tous en même temps, au même moment ?

Est-ce qu'il y a des sommets internationaux de la tendance ? De grandes réunions, où tu ne peux accéder que si tu possèdes un 2.55 de Chanel, une paire de Tribute Saint Laurent et une robe du soir Lanvin.
Des super meetings où Karl Largerfeld balancerait à Phoebe Philo : cette saison, pas de discussion on planche sur le bordeaux !

Peut être que le dieu de la mode (celui avec le doigt verni de tout à l'heure) à des parts chez Conde Nast et distribue des ondes teintées de bordeaux à chaque directeurs artistiques pour être certains qu'on est de quoi discuter cet hiver?

Ou alors, il suffit qu'une rédactrice de Vogue se soit levée un matin en décidant qu'elle porterait bien du bordeaux (cette mention peut être remplacée par jaune moutarde ou bleu indigo) cette année et s'est plongée plus entêtée que jamais dans les photos des défilés pour trouver une dizaine de pièces bordeaux. 

Un article dans la bible des magazines suffisant à lancer une tendance, la fast fashion s'est empressée de copier et tous les autres journaux de relayer.
Et nous de ressembler à des aubergines trop mures.

Tordu ? Mon petit doigts me dit qu'on n'est pas si loin de la réalité !

vendredi 9 novembre 2012

Child spirit


C’est nos mères qui vont être contentes. Elles en ont rêvé pendant des années de nous accrocher des cols claudine au cou, de nous planter dans les cheveux des headbands a nœuds (à l’époque on appelait ça encore des serre-tête, c’était l’ère du marketing à la Marie-Chantal) et de nous couvrir de blouses à pois.

Et nous, on finissait toujours pire que dans une pub Petit Bateau (ou une pub de lessive, mais les enfants étaient moins mignons).

Tout ça, pour qu’aujourd’hui on trouve dément d’avoir le look de nos 8 ans. Pas un créateur qui n’ai collé un mini-col (est-ce qu’il y a un vrai nom pour ça ? Col polo ? Apportez moi le dico du col s’il vous plait !) sur un pull, un top ou même un manteau.

Evidemment la démarche est plus ou moins sincère, beaucoup ont flairé un piège à minettes en phase d’Alexachungisation, mais certains ont été assez fou pour créer leur univers autour de ces pièces.

Alexa Chung, grande prêtresse du col claudine
Les plus doués ont même compris que ce qui nous plaisait à nous ô femmes modernes c’était de croquer un bout de l’innocence de notre enfance entre deux réunions « deadline lundi pour dossier X » (ou pour les plus énervées d’attendrir la dominatrice en talons de 12 qui sommeille en elles).
Et quel coup de génie alors de s’associer à la marque qui a rythmé nos rentrées d’école et départs en colo, pour recréer le basique de notre enfance, version 2012.

Vous voyez ou je veux en venir ?

Cette semaine les gens géniaux de chez Carven et leurs âmes de grand enfants proposent en exclusivité chez Colette (évidemment) une série de pièce créées en collaboration avec Petit Bateau. Des mini-cols (what else ?), du smock (ce mot existe toujours ?), des couleurs qui ne salissent pas (pour celles qui bavent encore leur smoothie fraise) et des ligne qui ne laisseront personne penser que nous sommes encore des enfants.

Carven x Petit Bateau


Bon et comme les prix reste encore très Carveniens, je pourrais facilement me contenter d’une jolie blouse en coton Bérangère Claire.

Blouse étoile - Bérangère Claire

 Ou alors de cette robe Zara !



Allez, je vous laisse j’ai des LEGO du boulot qui m’attend.

dimanche 4 novembre 2012

Home sweat home

@selfservice blog
Souvent du haut de mon arrogance mode, je regarde la fourmilière des addicts du vêtements se jeter - pire que des furies - sur toutes les nouveautés qui abondent chaque semaine.
Et puisque ce n'est pas la mauvais foi qui m'étouffe, je me dis que je suis bien tranquille avec mes basiques de bonne qualité. 

Une fois reléguées dans un coin obscur de mon cerveau mes virées incontrôlable chez Zara, j'ose même évoquer le plaisir de ressortir chaque hiver un manteau qu'on porte depuis des années.

Moi une éponge à tendances ?? Repassez plus tard.

Repassez par exemple au moment où, plus vite qu'un snipper de haut vol, je dégaine ma CB pour un nouveau sweat. Un sweat. Cet objet qu'on ne voyait plus que dans les séries américaines (TOUS les étudiants américains ont un sweat dans les séries, parait que ça rend crédible) depuis les 90's, jusqu'à ce que Kenzo et Balenciaga le remasterise pour en faire des objets de désir intense.

Qu'est ce que j'entends ? Que justement on appelle ça une tendance ? Une tendance servie sur un plateau de magazines et de photos de streetstyle.

J'abdique. J'ai plongé sans même m'en rendre compte. Mais aussi comprenez moi. Le sweat c'est un peu comme le coiffé-décoiffé, comme la nonchalance étudiée, comme une fringue qu'on aurait choisi par hasard  en haut d'une pile et qui rend cool sans en avoir l'air. Le graal de la frusque.

Il suffit d'un imprimé léopard...



Sweat Tornade Sandro

....ou de l'humour génial façon t-shirt à message comme ceux créés par les créatifs de BWGH...

Solveig pour BWGH

pour qu'on vire à l'obsession.