mercredi 10 juillet 2013

Who's Next


Cette semaine, de samedi à mardi, avait lieu le Who’s Next, le salon de mode professionnel où se presse toutes les acheteuses en spartiates que compte Paris.

L’adorable Lauren dans un de ses merveilleux instants de lucidité m’a déniché une place et j’ai donc pu aller faire du repérage pour mon hypothétique futur site multimarque qui n’existe qu’à la lumière de mon imagination débridée !

C’est comme ça que j’ai atterri, hier après-midi, Porte de Versailles, prête à en découdre avec ce qui remplira nos armoires l’été prochain (ouai ouai j’ai terminé ma période slow fashion).
Il faisait un temps à se cramer l’épiderme sur une pelouse donc je suis allée à l’essentiel : l’espace Fame, où se trouve les créateurs de prêt-à-porter féminin.

Vous ne me les avez pas demandé (je sens pourtant que ça vous brûle les lèvres) mais je vous livre les quelques enseignements de cette promenade en territoire dangereux :

1.    Le retour des 90’s.
Dans la frusque on est au courant. 
Courtney Love pour Saint-Laurent, l’incroyable retour de la Birkenstock, le nouveau minimaliste Balenciaga par Alexander Wang, ça hume le 90’s à plein nez. 
Et voilà que les Mr et Mme Communication s’y mettent aussi. L’identité visuelle autour du Who’s Next cette année - typographie inspiration graffiti, couleurs vives (fini le pastel) - on aurait dit un générique de Lois et Clark.
Tiens, d’ailleurs ça me rappelait un peu ce qui a été fait autour du Brunch Bazar.


Affiche du dernier Brunch Bazar

2.       En fait il y avait pas mal de choses qui me rappelaient le Brunch Bazar et on devrait voir pas mal d’événements se calquer sur le concept dans les mois à venir.
Si ce n’est pas le cas le service après-vente Comptoir Mode est à votre écoute
Genre si on remasterisait la fête foraine de l’Ile de Ré, version Brooklyn, veggie, gluten free i tutti quanti ! 
Des corners pour les ventres affamés (Aparté leçon gastro : le nouveau burger c’est le hotdog - on n'arrête pas le progrès !), des corners tatoos éphémères pour se faire le bon look 90’s (voir plus haut), des stands shopping vintage (pour ceux que les nouvelles collections aurait mis en appétit) et même un coiffeur !

3.       2014 c’est 2013
Rassurez-vous pas de révolution.
Les pantalons imprimés ethniques sont toujours d’actualité, les t-shirts un peu loose, un peu pastel (faut croire que le fluo n’as pas pris partout !) aussi.
Les mauvais esprits diront que 2014 n’a pas d’odeur, moi je dis que c’est rassurant.
Qu’on se rapproche de l’intemporel, que la durée de vie d’une fringue n’est plus de 6 mois, qu’on peut se construire une garde robe cohérente d’années en années... 
...pour finir la plus stylée de toutes les mamies (ouai bon on le savait déjà que le senior POWWAAAA c’est maintenant).

4.       L’intemporel c’est pas chiant
Le Who’s Next n'est peut être le prolongement de la garde de robe d’Anna Dello Russo mais ce n’est pas l’encéphalogramme plat de la mode non plus.
Les coupes sont simples, c’est vrai, mais les tissus imprimés. On est encore beaucoup dans le premier degré avec de l’aztèque à gogo mais attendez que les stylistes digèrent un peu tout ça et accouchent de plein de jolies choses !
Et puis les matières. On sent une vraie volonté de jouer avec. Du coton travaillé façon brocart sur des bombers (vu chez Sessun, à se damner), du jersey gaufré sur nos slims, du chambray sur les perfectos.

5.       En 2014 on voit double (et même triple)
Ok le basique revisité avec les obsessions du moment, c’est une recette qui marche.
Qui apporte encore la petite dose de magie qui fait frétiller les portefeuilles.
J’ai adoré par exemple retrouver les collections Samsoe Samsoe, une marque découverte à Copenhague (mais en fait elle est suédoise), un peu la version accessible d’Acne (et me prendre pour une bombe scandinave).
Pourtant ce qui m’a surpris, c’est le mimétisme des marques. Sans les écriteaux qui accompagnaient les stands j’aurais eu du mal à savoir où s’arrêtait la collection d’une marque et où commençait celle de sa voisine.
Alors c’est vrai qu’on dévore tous les mêmes Tumblr, qu’on est exposé au même flot de photos sur Instagram et que l’inspiration nous est servi sur un seul plateau.
C’est vrai qu’aujourd’hui une marque ne se différencie plus seulement par ce qu’elle produit mais aussi par tout l’univers qu’elle construit autour, de la mise en scène en boutique aux réseaux sociaux.

Mais le Who’s Next met l’accent sur ce qui fait mal.
C’est difficile aujourd’hui pour une marque d’émerger de la masse tout en collant aux envies du moment.
Ce sera à celle qui racontera l’histoire la plus captivante. Ou celle qui choisira une distribution qui interpelle, comme Sézane par exemple (on en reparle bientôt).


Ça force à réinventer des concepts comme l’a fait Hipanema avec les bracelets brésiliens.
Ça oblige à être à l’écoute du monde et des gens qui nous entourent.
Ça promet de belles choses, non ?