lundi 16 septembre 2013

Where beauty begins


L'autre fois, je vous expliquais à quel point la beauté m'avait longtemps désintéressée.
L'éducation bien française que j'ai reçue m'autorisait cet air supérieur jugeant tout ça bien SUPERFICIEL.

Ce qu'on peut être con(ne) parfois.

D'une part, le soin que l'on s'accorde est une jolie forme de politesse à soi-même. Et pour les autres aussi. Un témoignage de respect, je trouve. Je te respecte donc j'évite l'allure ravagée : cheveux gras, œil façon panda et lèvres en voie de désintégration.
Parenthèse AFP : dans le Elle de cette semaine Hélena Noguerra (ok, ok) parle de la politesse de la bonne humeur. C'est un peu la même chose en fait.

 
D'autre part, qu'est ce qu'on a à trouver superficiel tout ce qui ne touche pas à la géopolitique ?
Parce que finalement s'accorder un peu de futilité, c'est aussi savoir se recentrer sur l'essentiel. Prendre du temps chaque matin pour s'occuper de ses cheveux, son teint ou ses ongles, ça permet de repousser tous ces petits problèmes - sale reflet dans le miroir des toilettes, coiffure en friche et j'en passe - pour se concentrer sur notre job ou sur ceux qui nous entourent.

Un petit pas dans la salle de bain, un grand pas pour l'humanité !


Et puis, qu'est ce que ça peut faire si pour retrouver son aplomb de manager, une femme à besoin d'un bâton de rouge à lèvre ? 

On s'en fout si l'entrain du matin dépend du nouvelle coupe de cheveux (c'est ma nouvelle obsession du moment - j'exorcise).

J'entends déjà l'armée de bien pensants s'exclamer qu'avec ce discours on saute pieds joints dans le mal du siècle. Celui de l'apparence.
Peut-être. Et en quoi serait-il pire qu'un autre ?

Il n'est pas excluant. 

C'est facile de s'approprier la beauté.
Une coiffure qui devient signature, pensez à Marilyn ou Audrey. Trois barrettes pour affirmer son identité, on a rarement fait plus économique.


Il rassure. 

La beauté, l'allure c'est aussi une question d'appartenance à un groupe. Il suffit de regarder à quel point les rites cosmétiques créent du lien dans de nombreuses cultures. Pas plus loin que le hammam par exemple.

Il est une vraie pause. 

Franchement allumer sa télé ou ouvrir un journal en ce moment est devenu légèrement anxiogène. Alors de temps en temps tourner la tête vers ce qui nous rend plus beaux, ça s'appelle une bouffée d'air frais !

Tant qu'on arrive à s'approprier une beauté à soi, qui ne se calquent pas sur les "normes" du moment. Il est ici le vraiment problème, pas dans l'intérêt qu'on porte à vouloir se sublimer.

Et si vraiment tout ce cirque nous pèse trop, rien ne nous empêche de nous exiler dans une ferme en Alaska. Rien.

Je crois que les gens de chez Chanel ont lu dans mes pensées (ouai, ouai) avec la campagne "Là commence la beauté" qui ne dit pas autre chose. Et la beauté naturelle de Diane Kruger est parfaite dans ce rôle






La prochaine fois, je reviens avec mes essentiels beauté, histoire de faire le tour du sujet !

lundi 9 septembre 2013

Sézane, mon amour


L'autre fois je vous parlais de ces marques qu'on remarquait parmi le tas de fringues sous lequel nous allons bientôt finir enseveli (moi en tout cas!)
En particulier de Sézane.
Les plus addicts se souviennent du site Les Composantes, proposant chaque mois une sélection de pièces chinées, qui n'est autre que l'ancêtre (ancêtre = 5 ans selon le calendrier de la sape) de Sézane.
Aujourd'hui les pièces ne sont plus vintage et sortent tout droit de l'esprit inspiré de la créatrice du site. 

En revanche, la distribution événementielle reste la même.
Et c'est là que les choses deviennent intéressantes les amis.

A l'heure où chaque entreprise qui se lance se nomme boxmachin, où les filles se précipitent à la moindre vente privée (des chaussettes Chanel à 180 euros ? Donne moi l'adresse ! Tout de suite !) quitte à poser une RTT (c'est pas une blague j'en connais) (Promis, ce n'est pas moi), le principe d'une sélection limitée composée d'une vingtaine de pièces de saison, tous les deux mois, est pile dans l'air du temps.

Bon et les fringues qu'est ce que ça donne ?
Et bien ça donne envie.
Les collections proposent les essentiels d'une garde-robe idéale, revisités en plusieurs versions plus ou moins proche de l'original.
Les vêtements sont bien pensés, on sent le soin apporté aux détails - couleurs, coupes, motifs, finitions - mais là où je bave, littéralement, c'est à la vue des chaussures et sacs.


Boots Hunter
Plus encore que les jolies collections, c'est la démarche qui me plait.
On sent l'authenticité et la transparence. J'espère que la marque arrivera à conserver cet esprit avec le succès.
Le côté un peu artisanal qui manque cruellement à beaucoup de marques sur le marché. Attention le site est loin de faire amateur mais on ressent la patte de la créatrice derrière le code html. 

Lorsqu'elle dévoile sur les réseaux sociaux chacune de ses nouvelles créations, on devine les yeux qui brillent d'un enfant, heureux du travail accompli. 
On l'imagine toucher chaque tissu afin de trouver la matière idéale, pour le vêtement qui nait dans son esprit. Peut-être essayer elle-même les prototypes jusqu'à tomber sur les proportions idéales.

Boots Hunter - Chemise Cowboy - Pochette Hopper


Un enthousiasme rafraîchissant. Et sûrement une chance de ne pas avoir le même perfecto que la moitié de vos copines (ou la moitié de Paris).


Boots Montana - Caban Bogart
Allez longue vie à Sézane ! Je vous laisse avec les images de la collection Automne/Hiver. Et ici aussi.
Craquera, craquera pas ?

lundi 2 septembre 2013

Jewels into my skin

  
 
L’autre jour on parlait tatouage en famille.
Parce qu’une grande partie des merveilleuses créatures qui constitue mon bastion de cousines se sont joliment fait orner le corps.

Leurs tatouages sont discrets et délicats et ne se dévoilent pas en un coup d’œil. 

Justement, c’est en découvrant un - qui m’avait échappé jusque là - sur une d’entre elles que je me suis exclamée : « J’adorerai avoir un tatouage aussi ! ».
Puis, quelques secondes plus tard « Mais je n’en ferai jamais ».  Et d’expliquer devant leurs yeux amusés, ma versatilité chronique en matière d’envies.
Des choses le plus futiles au choix de vie les plus bouleversants, je change d’avis constamment.
Alors s’encrer la peau, même du plus symbolique des messages, pour s’en lasser en quelques mois, je préfère ne pas prendre le risque.
Elles avaient souri et on était passé à autre chose en terminant notre bière.

Sans savoir pourquoi la conversation résonnait en moi. 

Pourquoi ce désir de tatouage était-il à la fois lancinant et éphémère (ok, un sentiment super bizarre mais qui existe, croyez-moi !) ?

Comme un besoin de marquer le temps, d’enraciner un moment de vie, d’affirmer un mantra (ouai bon ça suffit on est pas dans Mange,Prie,Aime non plus !). 

Ca me plait le sens qu’on cache derrière un tatouage. Plus ou moins profond, on a pas tous fumé l’herbe du Dalai-Lama.
Et parfois c’est juste esthétique. C’est bien aussi.

Un peu comme des bijoux au fond.

En fait je soigne mon envie de tatoo en accumulant les bijoux.


Mes préférés sont ceux qui se transmettent.
Celui qui vous le donne a toujours une histoire à raconter. C’est une bonne base, pour écrire le chapitre d’après.

J’aime aussi les histoires qu’on se conte à soi-même en s’offrant un bijoux. Pour se récompenser (meilleur prétexte d’achat de tout les temps, la récompense !), pour se motiver, pour se plaire, pour s’amuser aussi (il n’y a qu’à voir la déferlante des bracelets brésiliens).
C’est amusant de voir se tisser le lien avec le bijoux, d’observer sa valeur grandir avec les souvenirs qu’on y associent. Un rapport presque épidermique (vous suivez la similitude avec les tatouages !).
D'ailleurs, les créateurs ne s'y sont pas trompés. 


Kate Moss, jamais dans les mauvais coup, s'est directement inspirée de ses tatouages pour ses collections avec le joaillier Fred. Délicats symboles, de l'ancre à l'étoile, qui se laissent deviner. En douceur.


Les croix de Stone Paris me font le même un effet. On les porte au creux du cou presque comme un talisman. Dont les secrets ne se révèlent qu'à celui qui les porte. 


La sublime Astrid Berges porte une croix Stone

Et que dirent de ces bagues fines qui s'accumulent à nos doigts comme les charms porte-bonheur à nos poignets. 
Chez Giles & Brother ce qu'on ne se grave pas dans la peau, on l'inscrit sur des bracelets en laiton au charme brut. Chacun numéroté. Une pièce unique qu'on se colle au poignet.



Spike Bracelet de Giles & Brother

Voilà comment je soigne ma frustration du tatouage. Je donne du sens aux bijoux.
Et là je suis championne du monde: tous les prétextes sont bons. Souvenirs de voyage, encouragement, récompense, chagrin, joie.
J'achète. Je donne du sens.
Je donne du sens. Je déculpabilise.
Franchement pourquoi se prendre la tête avec un tatouage ?